Cet article a pour objectif :
- Démystifier les NFT pour les gens qui n’y comprennent rien (ou pas grand chose)
- Donner des clés et les étapes à suivre pour ceux qui veulent se lancer
Cet article n’a pas pour objectif :
- De vous expliquer ce qu’est la blockchain (pour ça, je vous renvoie vers ce tuto vidéo)
- De vous révéler qui est Satoshi Nakamoto
- De vous apprendre à jouer de l’hydraulophone (mais je vous encourage à essayer car c’est pourtant très cool !)
I) Qu’est ce qu’un NFT ?
Pour bien comprendre ce qu’est un NFT (« Non-Fongible Token »), il convient d’abord de comprendre le concept de « token » dans le jargon de la blockchain.
Qu’est ce qu’un Token ?
Un token est un actif numérique qui est émis et peut s’échanger sur une blockchain de manière totalement désintermédiée. Dans une blockchain publique (comme c’est par exemple le cas d’Ethereum), n’importe qui peut émettre un token, sans avoir besoin de conserver un original de ce dernier, et sans devoir s’enquérir de l’autorisation d’une autorité centrale (banque, Etat), comme c’est le cas d’une monnaie classique. Les conditions d’émissions et d’échange du token sont définies par son émetteur au préalable au sein d’un « smart contract » (contrat dont l’exécution est automatisée sur la blockchain).
Le plus célèbre (et plus ancien) exemple de token est le Bitcoin. Parmi les plus célèbres, on peut aussi citer l’Ether, le Solana ou encore le XRP (anciennement Ripple). Ces 4 tokens ont la particularité d’être des “cryptomonnaies”, car ils constituent le moyen de paiement de leurs blockchains respectives.
De nombreux tokens sont devenus célèbres ces dernières années pour leur capacité à être échangés et donc leur valeur spéculative, mais il faut bien garder en tête qu’ils servent, la plupart du temps, de réels cas d’application.
Les tokens permettent en fait aux différents utilisateurs d’une blockchain d’interagir entre eux. Il peut être un moyen transactionnel (moyen de paiement), servir de droit d’usage (accès à une communauté), constituer un droit d’auteur, une action (share) d’un projet ou d’un bien…
Un cas d’usage répandu est l’émission de tokens au cours d’une ICO (Initial Coin Offering) pour financer un projet blockchain. Les investisseurs, qui achètent ces tokens via une cryptomonnaie, peuvent recevoir en contrepartie une forme de propriété sur le projet (share), un produit ou service, ou encore une part des futurs dividendes générés.
Et les NFT dans tout ça ?
Maintenant, si je vous transfère successivement 2 Bitcoins sur votre wallet, vous serez incapable de les identifier à posteriori, de savoir quel bitcoin vous avez reçu en premier, et vous ne pourrez pas choisir lequel vous souhaitez dépenser en priorité lors de votre prochaine transaction. Et au fond, cela n’a aucune importance, car ils sont strictement identiques, et ont exactement la même valeur. On parle alors de tokens « fongibles ».
Une monnaie classique est un autre exemple d’actif fongible, en dehors de l’univers blockchain. Deux billets de 5€ sont discernables l’un de l’autre grâce au numéro de série, mais ils sont par essence interchangeables.
A l’inverse, les NFT sont des tokens « non-fongibles », c’est-à-dire qu’ils sont uniques, non-reproductibles, donc différentiables et non-interchangeables 2 à 2, comme c’est le cas d’autres actifs, comme les œuvres d’art, par exemple.
Contrairement aux autres genres de tokens que sont les cryptomonnaies, chaque NFT a donc une valeur qui lui est propre. Certes, le créateur du NFT peut, à l’instar des artistes traditionnels, être plus ou moins coté, ce qui donnera un ordre de grandeur de la valeur de ses œuvres, mais chacune de ses créations aura une valeur qui lui est propre.
Chaque NFT est donc unique, non-reproductible à l’identique, différenciable de n’importe quel autre NFT, et a une valeur propre. S’ils ne sont pas interchangeables, les NFT peuvent en revanche être donnés, échangés ou vendus.
J’entends beaucoup de gens dans mon entourage m’opposer qu’un NFT peut être reproduit à l’identique, par exemple, lorsque le NFT prend la forme d’une image numérique, grâce à un simple copier-coller. Mais ceci serait réduire un NFT à son contenu (l’image). Il est donc important de clarifier ce qui rend un NFT unique et non-reproductible.
L’unicité du NFT est assurée par les 5 éléments suivants :
- Son auteur / créateur : Lors de l’émission du NFT sur la blockchain, l’auteur interagit avec un smart contract. Cet événement est associé à l’identifiant du wallet (portefeuille virtuel) de l’auteur, et sera consigné indéfiniment dans la blockchain. Il pourra donc être consultable à tout moment par n’importe qui. C’est en quelque sorte la signature de l’auteur sur sa création. Elle permettra de distinguer la création authentique de la contrefaçon
- Sa date d’émission : La date et l’heure précise de l’émission du NFT est également consignée dans la blockchain
- Son identifiant : Il s’agit d’une suite de caractères non modifiable et inaltérable, permettant d’identifier le NFT. On peut le rapprocher du numéro de série d’un produit physique
- Son contenu : Un NFT peut prendre de nombreuses formes : ce peut être une image, une vidéo, un audio, une carte à collectionner, un élément de jeu en ligne, mais aussi un tweet, un terrain virtuel… En somme, tout contenu numérique peut être un NFT.
- Ses propriétaires actuels et passés : Le propriétaire d’un NFT est identifiable via son wallet blockchain. Chaque transfert entre deux wallet est consigné indéfiniment dans la blockchain, ce qui permet de connaître l’histoire passée du NFT et l’ensemble des personnes qui en ont été successivement propriétaires
Ainsi, copier-coller l’image d’un NFT et l’émettre sur une blockchain ne dédoublera pas ce NFT, il n’en sera qu’une copie (ou une contrefaçon) et ne partagera avec le NFT original que son contenu. De la même manière, une reproduction à l’identique de la Joconde n’aura qu’une valeur insignifiante en comparaison de l’œuvre originale car elle n’aura pas été peinte par Léonard de Vinci. Le stylo qui a servi à signer l’armistice de 1918 est également unique par sa portée historique, bien qu’il ait été produit en de multiples exemplaires identiques.
L’unicité et la non-reproductibilité du NFT sont donc garanties par un ensemble de caractéristiques consignées de manière cryptographique sur une blockchain, consultables par n’importe quel utilisateur et à tout moment tant que cette blockchain existera. Son propriétaire est donc certain d’en être l’unique propriétaire.
Et c’est précisément tout l’intérêt du NFT : quand bien même son contenu pourrait être reproduit et partageable à l’infini, seule une personne ne peut en posséder l’original.
II) Quelques exemples de NFT célèbres :
CryptoPunks
Il s’agit d’une des premières collections de NFT. Lancé en 2017 sur Ethereum, il existe 10 000 CryptoPunks différents. Chacun est unique et a été généré algorithmiquement par la combinaison de différents attributs (genre, couleur de peau, bouches, yeux, cheveux, accessoires…). Certains attributs étant plus rares que d’autres, les CryptoPunks ont des niveaux de rareté variables. À l’origine, ils ont été mis en circulation gratuitement et pouvaient être réclamés par toute personne possédant un portefeuille Ethereum. Aujourd’hui, certains s’échangent pour plusieurs millions de dollars. Une vente record de 530 millions de dollars a même été enregistrée le 3 novembre 2021.
Ce principe de collection de NFT générée algorithmiquement a ensuite été repris par de nombreux créateurs et est aujourd’hui très en vogue. Parmi les plus célèbres, on pourra aussi nommer les Bored Apes ou encore les Lazy Lions.
Sorare
Sorare est un jeu de fantasy football dans lequel les participants achètent, revendent, échangent et jouent avec des cartes virtuelles de joueurs de football sous la forme de NFT. Chaque joueur est minté (comprenez “créé”) en 1 111 exemplaires par saison, avec différents niveaux de rareté: 1 000 exemplaires pour les cartes limited, 100 pour les cartes rares, 10 pour les cartes super rares et un seul exemplaire pour la carte unique. Les participants peuvent aligner chaque semaine des équipes virtuelles et se défier entre eux afin de tenter de remporter des récompenses, sous formes de cartes Sorare ou d’Ethers, en fonction des performances de leurs joueurs dans le monde réel. Ils peuvent aussi spéculer sur la valeur de leurs cartes. La carte unique de Cristiano Ronaldo de la saison 2020-2021 s’est échangée à 400 k€ en Novembre 2021 lors d’une vente aux enchères chez Bonhams. L’entreprise Sorare, derrière l’édition des NFT et le jeu principal a fait les gros titres cet été 2021 pour avoir levé 500 millions d’euros auprès de fonds d’investissements, la plus grosse levée de fonds jusqu’alors pour une start-up de la French-tech.
Decentraland
Decentraland est un monde virtuel développé à partir de 2015 sur la blockchain Ethereum, et lancé en Février 2021. Il est divisé en 90 000 parcelles virtuelles de 16×16 mètres, chacune associée à des coordonnées géographiques, constituant des NFT uniques, personnalisables et échangeables. La parcelle la plus chère s’est vendue à 913 000 dollars.
Le monde est exclusivement auto-administrée par les propriétaires de parcelles en DAO (Decentralized Autonomous Organization, voir plus loin) : chacun d’entre eux peut suggérer des évolutions à implémenter et les décisions sont prises sur la base d’un vote.
“Everydays : the First 5 000 Days” de Beeple
De nombreux artistes physiques s’essayent aussi aux œuvres numériques. Ainsi, en mars dernier, une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple s’est vendue pour 69,3 millions de dollars au cours d’une vente aux enchères organisée par la maison Christie’s, faisant de l’artiste l’un des plus chers au monde.. Composée de 5,000 images, la fresque a été réalisée depuis 2007, à raison d’une image par jour.
Tweet
Les Tweets peuvent aussi être “NFTisés” et revendus sur la blockchain. L’exemple le plus illustre est la vente du tout premier tweet de Jack Dorsey, cofondateur et CEO de Twitter, en mars dernier, pour la modique somme de 2,9 millions de dollars, via la plateforme Valuables.
Quelques jours plus tard, Elon Musk a lui aussi mis aux enchères un de ses tweets, avant de faire machine arrière après avoir reçu une offre supérieure à 1 million de dollars.
III) Pourquoi cet engouement pour les NFT ?
Il paraît parfois difficile de comprendre l’engouement actuel pour les NFT, notamment quand on voit que certains s’échangent pour plusieurs millions d’euros.
Pour moi, on peut l’expliquer par plusieurs facteurs :
- Les NFT sont adossés à la technologie blockchain, dont l’adoption ne fait que commencer grâce à sa faculté de décentralisation et de désintermédiation, et en constituent le premier cas d’usage visible pour les particuliers
- Ils présentent un potentiel disruptif dans de nombreux domaines : art, jeu vidéo, musique, collectibles, marketing / branding, loyalty, identité numérique, logistique… sans parler du rôle central qu’ils seront appelés à jouer dans les metaverses (mondes virtuels), et du potentiel économique qui en découle
- Ils sont le signe d’appartenance à une communauté. Posséder un ou plusieurs NFT vous attache à la communauté des blockchain et crypto-enthousiastes. Plus spécifiquement, la majorité des collections de NFT sont en fait adossées à une communauté sous-jacente, qui interagit, échange, converse, partage, (co-)crée activement sur les réseaux sociaux. Ces communautés constituent, pour beaucoup d’entre elles, les premières communautés entièrement autogérées sur la blockchain (« Decentralized Autonomous Organisations », ou DAO)
- Ils sont en passe de devenir des marqueurs sociaux (en ligne) et peut-être demain dans le monde physique. Posséder un Crypto-punk ou un Bored Ape en ligne peut s’apparenter à posséder une Lamborghini ou une toile de maître dans le monde physique
- Enfin, et c’est peut-être pour moi le point le plus important : il permet à n’importe qui de créer. Dans le monde physique, rien n’est plus ardu que de percer dans le monde de l’art. La blockchain, en popularisant de nouveaux styles de création artistiques (pixel art, generative art, brutalisme…), en permettant de vendre et d’échanger ses œuvres de manière dématérialisée et instantanée, et en faisant reposer la valeur de l’œuvre non plus sur son unique « look and feel », mais aussi sur sa communauté et parfois sur un projet évolutif, permet de démocratiser la création artistique. Cela vient s’inscrire dans une tendance de fond plus large, où l’auto-entrepreneuriat et le freelancing sont de plus en plus répandus, et où chaque individu est un one-man-business en puissance grâce à la technologie.
IV) Comment reconnaître un « bon » NFT ?
La blockchain fourmille de millions de NFT, et plusieurs milliers sortent quotidiennement. Alors comment reconnaître les « bons » NFT ? Comment savoir le(s)quel(s) acheter ?
Se poser la question de ce qu’on recherche en achetant un NFT :
- Posséder une œuvre artistique ?
- Accéder à une communauté ?
- Financer un projet prometteur ?
- Spéculer / faire du profit (court-terme ou long-terme) ?
Selon l’objectif ou les objectifs que vous aurez choisis, votre choix se portera sur différentes catégories de NFT.
Le NFT artistique
Si c’est la portée artistique que vous recherchez, alors vos critères de choix seront plus ou moins les mêmes que lorsque vous achetez une œuvre d’art physique, et dépend de votre sensibilité artistique : esthétique de l’œuvre, message porté, cote de l’artiste…
Le NFT communautaire
Beaucoup de collections de NFT sont adossées à une communauté active (souvent dans un salon Discord). Acheter un de ces NFT vous permettra d’appartenir à cette communauté dont vous partagez les valeurs. Certains NFT vous permettront même d’accéder à des espaces communautaires réservés, à des contenus exclusifs ou encore à des ressources qui pourront vous être utiles dans vos propres projets
Le NFT « projet »
Certaines collections de NFT sont les premiers éléments d’un projet plus large, qu’ils serviront en partie à financer. Ces projets sont souvent détaillés au sein d’une « roadmap », consultable sur le site web des créateurs ou sur leurs réseaux sociaux (Discord et Twitter principalement). L’équipe y est également présentée. Comme avant d’investir dans n’importe quel projet, il convient donc de se renseigner au préalable.
Le bon investissement
En vérité, il est difficile de prédire quel NFT sera ou non un bon investissement. La valeur future d’un NFT dépendra principalement des 3 éléments ci-dessus, car ce sont eux qui vont en conditionner la demande.
Ainsi, il est recommandé, avant d’investir, d’observer les paramètres suivants (nous prendrons l’exemple d’une image, qui est le format le plus répandu actuellement) :
- Le « look and feel » du NFT : est-il beau ? est-il amusant ? est-il « cool » ? est-il mignon ?
- Originalité : présente-t-il des éléments différenciant par rapport à la majorité des NFT que vous voyez ?
- Utilité : que va-t-il vous permettre de faire ? Accéder à des espaces communautaires privés ? Posséder un droit de vote dans un projet ? Y a-t-il un aspect ludique ? Va-t’il me permettre de participer à un jeu ? De gagner des récompenses financières (NFT, crypto-monnaies… ?)
- Projet : y a-t-il un projet long terme derrière ? L’équipe a-t-elle prévu d’enrichir l’écosystème / l’univers de ce NFT ? Dans ce cas, cette acquisition pourrait prendre de la valeur à mesure que le projet prend forme
- Communauté : y a-t-il une communauté active ? Y a-t-il un espace communautaire accessible (Discord…) ?
- La Supply : un NFT au sein d’une série de 10 000 unités aura souvent moins de valeur qu’un NFT similaire au sein d’une série plus réduite
- Le Timing : il est souvent recommandé d’investir tôt (et sur le marché primaire) pour réaliser une plus grosse plus-value.
- La valeur d’achat du NFT vs. ce que vous êtes prêt(e) à investir : comme tous les crypto-actifs, il s’agit d’un investissement très risqué. Il convient donc de ne pas investir plus que ce que vous êtes prêt(e) à perdre ! Il se peut que vous ne puissiez jamais revendre votre NFT, ou seulement à un prix beaucoup plus bas.
Plus généralement, comme tout écosystème décentralisé et dérégulé, la valeur d’un NFT repose essentiellement sur la confiance que les utilisateurs lui portent. N’investissez que si vous jugez que le projet est digne de confiance.
V) Comment acheter des NFT ?
La plupart du temps, vous ne pourrez acheter vos NFT qu’avec des cryptomonnaies. Il vous faudra donc en posséder.
Comment acheter des cryptomonnaies
Pour cela, il faudra vous créer un compte sur l’une des nombreuses plateformes d’achat et d’échange de cryptomonnaies. Les plus répandues sont Binance, Coinbase, FTX et Kraken.
Binance propose le plus vaste choix de cryptomonnaies différentes, mais Coinbase est la plateforme la plus adaptée aux néophytes car réputée plus facile à prendre en main.
Pour créer un compte et acheter des cryptomonnaies sur ces deux plateformes, je vous invite à lire ces tutoriels détaillés :
Où acheter des NFT ?
L’achat de NFT ne se fait pas sur les mêmes plateformes que les cryptomonnaies.
Il peut se faire :
- Sur des marketplaces spécialisées, les deux plus célèbres étant OpenSea et Rarible
- Directement sur le site web du projet
Les marketplaces : OpenSea et Rarible
OpenSea est la plus grosse marketplace de NFT au monde. Ici, vous pouvez explorer les milliers de NFT en vente, observer les tendances, filtrer par mots-clés et acheter des NFT de manière intuitive :
- En payant le prix demandé par le vendeur lorsque le NFT est mis en vente directe (« Buy Now »)
- En faisant une offre sur un NFT proposé à la vente aux enchères (« On auction »)
- En faisant une offre sur un NFT même s’il n’est pas proposé à la vente
Si votre offre est acceptée par le vendeur, vous devenez automatiquement l’heureux propriétaire du NFT, qui sera désormais visible dans votre wallet. Il vous sera alors toujours possible de le remettre en vente sur la plateforme (ou sur une autre). De plus, votre NFT restera toujours visible sur Opensea après votre achat, de sorte que d’autres utilisateurs pourront à leur tour vous faire des offres pour l’acquérir.
Le fonctionnement de Rarible (deuxième leader du marché) est sensiblement le même que celui d’OpenSea.
Ces plateformes permettent également aux utilisateurs de devenir des créateurs en uploadant des images (dont ils possèdent les droits d’auteur !) pour en faire des NFT et les mettre en vente directement sur la plateforme.
Ces deux plateformes étant basées sur la blockchain Ethereum, la monnaie de transaction principale est l’Ether (ETH)
Marché primaire et marché secondaire
L’essentiel du volume de transaction sur les plateformes est occupé par le marché secondaire. En d’autres termes, la majorité des NFT qui y sont vendus ne sont pas directement mis en vente par les créateurs. Ce n’est évidemment pas toujours le cas, et vous pourrez vérifier par vous-même dans l’historique des transactions si le NFT que vous convoitez est directement mis en vente par son créateur ou s’il s’agit d’une revente.
De plus en plus de créateurs privilégient une distribution directe en « mintant » (« mint » signifie émettre un NFT) leurs créations dans leurs propres univers de marque, souvent sur un site web développé pour l’occasion. Cela leur permet non seulement de présenter leurs œuvres et leur projet plus en détail, d’aiguiller les acheteurs potentiels vers leurs réseaux communautaires (Discord, Twitter…), mais aussi de ne pas noyer leurs œuvres d’art au milieu d’une multitude de nouvelles créations.
Dans le cas d’une collection de NFT possédant des attributs générés aléatoirement par algorithme et présentant des niveaux de rareté différents, comme c’est le cas des CryptoPunks et de nombreux projets actuels, cela permet aussi de proposer une expérience d’achat « à l’aveugle » et donc gamifiée, à l’instar des blisters de cartes à collectionner.
Dès lors, comment sourcer en amont les projets qui ne sortent pas directement sur les plateformes ?
Il n’y a pas de source répertoriant toutes les sorties. Il faut donc aller à la pêche aux informations. Beaucoup de projets communiquent uniquement sur les réseaux sociaux (Twitter et Discord principalement). Si vous fréquentez des salons Discord liés à certaines communautés de NFTs, ou si vous suivez des influenceurs crypto/NFT sur Twitter, il ne sera pas rare que vous entendiez parler de projets qui vont se lancer. Il existe aussi des communautés de « NFT enthousiastes » sur Telegram.
Il convient donc de faire ses propres recherches. Néanmoins, je vais lister ici quelques projets que j’ai sélectionnés, qui sont encore accessibles sur le marché primaire ou qui devraient sortir sous peu :
Gangsta Eggs : une collection de 4444 NFT en pixel art. Les propriétaires d’Eggs peuvent notamment les faire évoluer en Chicks, puis obtenir de nouveaux œufs en les faisant copuler 2 à 2.
Free Muertos : une collection de 9 999 NFT inspiré du “Dia de Los Muertos” (fête mexicaine) et réalisés par un street artist de Oaxaca (Mexique)
NFT Helmets : une collection de 1 138 NFT représentant des casques issus de l’univers Starwars re-visités.
Acheter des NFT
Maintenant que vous possédez des cryptomonnaies et que vous savez où acheter des NFT, il vous faudra posséder un wallet. Votre wallet constituera en même temps votre identité virtuelle sur la blockchain. Chaque wallet possède une clé cryptographique composée d’une longue série de chiffres et de lettres, qui lui sert à la fois d’adresse (pour y transférer des cryptomonnaies, par exemple) et d’identifiant.
En effet, dans le Web3 (le web décentralisé, basé sur la blockchain), plus besoin de se créer un compte pour accéder aux différentes applications décendralisées (dApps). Il suffit simplement de se lier au site web à travers un identifiant virtuel. Ainsi, chacun conserve ses données personnelles.
Le wallet Web3 le plus répandu est Metamask. Il s’agit d’un wallet fonctionnant par défaut sur la blockchain Ethereum, mais peut également être facilement paramétré pour fonctionner avec la plupart des autres blockchains (Binance Smart Chain, Polygon, Avalanche, etc.).
Il s’agit à la fois d’une extension Chrome et d’une application mobile, mais son usage est facilité sur desktop.
Il vous permettra de vous connecter à n’importe quel site web reposant sur un dApp en un seul clic de manière très fluide, puis d’interagir avec elle, par exemple pour acheter ou pour placer une enchère sur un NFT, ou encore pour accéder à un espace communautaire réservé
Pour installer Metamask et y transférer des cryptomonnaies, je vous recommande de suivre ce tutoriel détaillé
Pour se connecter à une dApp, ouvrez le site web avec votre navigateur Chrome sur lequel vous aurez installé l’extension Metamask. Nous prendrons ici l’exemple d’OpenSea
Cliquez sur l’icône de portefeuille en haut à droite de l’écran, puis sur « Metamask ». Il vous faudra ensuite un clic de plus pour valider la connexion.
Ce mécanisme sera sensiblement le même sur toutes les dApps que vous trouverez, y compris les sites web vous permettant d’acheter des NFT sur le marché primaire. Vous y trouverez souvent un bouton bien visible « connect your wallet ».
Maintenant que vous êtes connecté, vous souhaitez acheter un NFT que vous avez repéré. Cliquez dessus pour arriver sur sa page dédiée, puis cliquez sur « Buy Now ».
Une nouvelle fenêtre s’ouvre pour vous demander de valider votre achat. Cliquez sur « check out ».
Votre wallet Metamask entre alors en action. Un pop-up s’ouvre devant vous, récapitulant le prix à dépenser pour l’achat du NFT (ici, 0.14 ETH), ainsi que les frais associés au transfert (ici, 0.049 ETH). Il vous suffit de cliquer sur « confirmer » pour finaliser votre achat, ou de l’annuler en cliquant sur « rejeter ».
La somme sera alors débitée automatiquement de votre wallet, et le NFT y sera transféré.
Notez que les frais de transaction (gas fees) sont élevés au regard de la valeur du NFT. Cela est dû au fait que la Blockchain Ethereum est de plus en plus congestionnée en raison d’un nombre de transactions toujours croissant depuis quelques années. Une mise à jour devrait être apportée début 2022 pour apporter une réponse à ce problème.
La hausse des frais de transaction sur le réseau Ethereum a poussé à l’adoption de Blockchains concurrentes (Solana, Fantom, Avalanche) ou partenaires (la Blockchain Polygon permet notamment de transférer des assets vers Ethereum), proposant des frais de transactions beaucoup moins élevés (de l’ordre de quelques centimes). Toutefois, Ethereum reste l’écosystème de loin le plus utilisé.
Comment vendre mes NFT ?
Les NFT que vous possédez seront visibles sur les différentes plateformes d’échange dès lors que vous y serez connecté via votre wallet. Pour OpenSea, rendez-vous dans la rubrique « profile » en haut à droite de l’écran.
Cliquez sur celui que vous souhaitez mettre en vente, puis sur « Sell ». Vous devrez ensuite remplir les modalités de la vente (vente directe, mise aux enchères) et le prix demandé, puis valider en cliquant sur « confirmer » dans la pop-up Metamask.
VI) What’s next ?
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Je suis conscient que l’univers des NFT peut paraître incompréhensible, voire même absurde au premier abord. Certains pensent qu’il s’agit d’une hype qui va s’éteindre aussi vite qu’elle est apparue. Pour ma part, je pense que l’adoption de cette technologie ne fait que commencer. Et pour preuve, seule une infime partie de la population a pris la peine de comprendre de quoi il s’agissait, et les barrières à l’entrée sont encore importantes.
C’est pourquoi je souhaite m’appliquer à essayer d’en démocratiser l’accès. Je m’apprête notamment à lancer un projet en ce sens.
Si vous êtes développeur et que vous maîtrisez le Solidity, ou si vous souhaitez apprendre ce langage de développement de Smart Contracts via un projet concret à fort potentiel, n’hésitez pas à me contacter.
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